Louis Sciarli, photographe des années Defferre

Unité d'habitation Le Corbusier, mai 1951
Unité d'habitation Le Corbusier, mai 1951

47 Fi 108

Le photographe des bâtisseurs 

Entré aux Archives en 1997 grâce à une acquisition, le fonds du photographe professionnel Louis Sciarli (1925-2017) représente un témoignage très varié de l’activité industrielle et commerciale de Marseille et sa région pendant les années Defferre, des années 1950 aux années 1980.

C’est en faisant ses débuts de photographe sur la plage de la Ciotat à la fin des années 1940 qu’il rencontre ses premiers clients, industriels et gérants de sociétés.

Usines et commerces occupent donc une grande part de ses commandes : savonneries, teintureries, salons de coiffures, bars et restaurants, construction automobile, carrières... On y retrouve notamment la manufacture de tabacs (actuellement la Friche Belle-de-Mai), les stands de la foire de Marseille, les magasins Baze (actuels Monoprix), les vitrines de la Canebière et des rues commerçantes du centre ville de Marseille.

Ses clients sont aussi des entrepreneurs de travaux publics qui souhaitent documenter leurs chantiers. Sciarli photographie la construction de grands ensembles immobiliers, l’extension du port et les formes de radoub, les parkings souterrains, les supermarchés, les écoles, et plusieurs villas de particuliers.

Fernandel au défilé du carnaval d'Aix-en-Provence, 21 mars 1953
Fernandel au défilé du carnaval d'Aix-en-Provence, 21 mars 1953

47 Fi 437

Un reporter tous azimuts

La construction de la tour de la Radiodiffusion Télévision Française (RTF) au parc Chanot en 1954 le met en relation avec le monde de la télévision. Photographier les célébrités du moment, vedettes de variété et modèles de mode, devient alors une part importante de son activité. Par ailleurs, la chaîne Radio-Monte-Carlo et plusieurs organes de presse locaux lui commandent des reportages sur des tournages de films, sur les jeux concours et les animations de rues (coupe de Noël, élection de miss poissonnière, exhibition du fakir Burmah, jeux sur la plage de la Pointe-Rouge, …)

Au delà de son activité prolifique comme photographe industriel, Louis Sciarli s’est construit une clientèle très variée en répondant à des reportages à caractère privé : mariages, communions et événements familiaux jalonnent son travail sur trente années. À travers les intérieurs des salles de restaurant et de réceptions de tous styles dans tous les quartiers de Marseille, jusqu’au témoignage d’un baptême dans le bidonville du boulevard de la Corderie en 1957, nous pouvons voir les changements de comportements sociaux et l’évolution des mentalités. Habitant de la Cité Radieuse de Le Corbusier pendant vingt ans, il a aussi été le témoin privilégié d'une vie sociale particulière dans un immeuble d'exception.

Bar-tabacs à l'angle de la Canebière et de la rue Curiol, 1951
Bar-tabacs à l'angle de la Canebière et de la rue Curiol, 1951

47 Fi 227

Le fonds des Archives :

L’ensemble du fonds se compose de négatifs souples aux formats 6x6 cm, 4x5 inches et 13x18 cm et de quelques rares 18x24 cm, en noir et blanc pour la plupart. 

Le classement par reportages a été conservé, reprenant les informations de date, client, sujet, numéro de reportage et de vues. La mise en ligne du corpus des années 1950, décrit vue par vue et numérisé pour commencer, se poursuivra en 2026.

D’autres ensembles de Louis Sciarli sont accessibles aux Archives de Marseille : photographies sur papier (48 Fi), répertoires de la collection (170 ii), et interviews. Les Archives départementales des Bouches-du-Rhône et les Archives municipales de La Ciotat en conservent également.


Date de modification : 19 novembre 2025

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