Retrouver l'église de Saint-Martin

Hippolyte Augier, Maquette de l'église Saint-Martin en 1500, 19ème siècle, n° d'inv 1983.7.123
Hippolyte Augier, Maquette de l'église Saint-Martin en 1500, 19ème siècle, n° d'inv 1983.7.123

Une histoire longue

L’église de Saint-Martin était l’une des plus anciennes églises de Marseille, elle est mentionnée dans les textes dès le XIe siècle.
Située dans le quartier de la Blanquerie, dont elle était la paroisse, elle était très populaire auprès des marseillais.

L’édifice a été reconstruit au XIIe siècle, puis une nouvelle reconstruction a lieu entre la fin du XVe et le début du XVIe siècles grâce à la générosité d’un riche paroissien, Barthélémy Reynaud (†1510).
Cette vaste église à trois nefs, de style gothique, pouvait accueillir 2200 fidèles (plus de 1300 m2), elle répondait ainsi aux besoins d’une population grandissante.
Elle a subi des ajouts au XVIIe et au début du XVIIIe siècle (deux nefs et d’une rangée de chapelles latérales).

Une architecture remarquable

On vantait le style harmonieux de sa façade pourvue d’une superbe rosace ainsi que la magnificence et l’originalité de ses chapiteaux sculptés. Ils présentaient tous des décors différents avec des thèmes tels que les vices et les vertus, des blasons, des animaux fantastiques, des décors végétaux, des scènes de démons, d’enfer, d’anges…
La gloire du maître-autel, de style baroque, réalisée au XVIIIe siècle par le célèbre sculpteur Antoine Duparc (1698-1755), est également l’un des chefs d’œuvre de l’église. La grâce et la finesse des sculptures des puttis, des têtes d’anges qui se mêlent aux courbes démontrent la qualité du travail du sculpteur.

Destruction de l'église

Malgré cette riche histoire et une forte contestation de la part de la population, du clergé et des érudits, elle est désaffectée en 1886 puis détruite pour le percement de la rue Colbert (rue reliant le cours Belsunce à la place Sadi Carnot).

Conservation des vestiges

Des éléments ont pu être sauvés grâce aux défenseurs du patrimoine.
Les vestiges ont été conservés dans un premier temps au musée d’Archéologie (situé alors au château Borély), puis à la Major.
Ces collections sont actuellement dispersées entre différents musées de la ville de Marseille : musée d’Histoire (avec le fonds du musée du Vieux-Marseille), musée des Beaux-Arts, musée Grobet-Labadié.
Certains lapidaires ont longtemps servi d’ornementation dans la ville d’où leur état de dégradation avancé et une restauration nécessaire. Quant à la rosace, elle est conservée dans l’ancienne église de la Major. A ces témoins de l’église détruite, vient s’ajouter une riche iconographie : gravures, photos d’Adolphe Terris, dessins de Marius Fabre.

Vous pourrez voir une partie de ces oeuvres au musée d’Histoire qui présente aujourd’hui un espace entièrement dédié à cette église.

Date de modification : 24 juillet 2025

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