Marseille dans les années 30
La collection A.R.S. pour la Revue Marseille
Une collection de négatifs sur verre
Les quelques 250 plaques de verre négatives de ce fonds ont été achetées en 2001 chez un marchand à Marseille sans que nous en connaissions l'origine. Une étude approfondie des documents a permis de comprendre qu'il s'agissait d'images réalisées par la société A.R.S pour le compte de la Revue Marseille, revue culturelle de la ville.
L'image d'une ville attractive
Cette collection, incomplète semble-t-il, couvre les périodes allant d'octobre 1936 à avril 1938 avec une exception en janvier 1940. Elle correspond aux images publiées dans les numéros n° 1 à 10 de la "Revue Marseille" éditée par la Ville.
Tous les articles publiés à cette période ne sont pas couverts par des reportages. En revanche, cette collection nous offre des vues non publiées dans la Revue, qui viennent compléter et enrichir celles déjà connues.
Certaines boîtes de plaques de verre portaient l'inscription "A.R.S.", il s'agit d'une société d'édition installée au 40 rue Sainte qui signe les photographies de la Revue par son logo. Plusieurs photographes travaillaient pour cette société : Paravisini, Marcel de Renzis et Eugène Astier ; A.R.S. signe aussi des dessins publicitaires, peut-être réalisait-elle également la maquette de la Revue ?
Décrypter les retouches d'images
Du point de vue de l'histoire des techniques photographiques, cette collection est intéressante par la pratique des retouches, détourages et cadrages, à l'encre ou à la gouache rouge.
De nombreuses vues sont retouchées à la publication : les roses de la roseraie du parc Borély ont été rajoutées, les jets d'eau de la fontaine de la place Castellane aparaissent dans la vue publiée alors que les fils électriques et les réverbères de la vue d'origine sont masqués, la bannière de Notre-Dame du Mont Carmel suspendue au-dessus de la grille de l'église des Accoules est, elle aussi supprimée. Citons encore la disparition des immeubles de la vue 89 Fi 15, du tas de gravats de la vue 89 Fi 31, des cahiers sur les tables d'écoliers de la vue 89 Fi 33, etc. Les recadrages permettent de masquer un environnement non conforme à ce que l'on veut présenter. C'est ainsi que les lits de la caserne du Fort Saint-Jean disparaissent grâce à ce procédé de retouche. Notons enfin la vue du Pharo où est apparu le reflet du monument dans l'eau.
Le stade vélodrome et quelques lieux inédits ...
Le reportage sur le stade Vélodrome (89 Fi 101-109) pourrait être attribué à Marcel de Renzis en raison de la présence de quatre tirages d'époque conservés dans une des séries publiques d'archives (57 Fi).
L'intérêt pour cette collection tient à la période historique représentée, les Archives de Marseille ayant peu d'images de l'immédiat avant guerre. Quelques reportages plus originaux viennent compléter les sujets très classiques de représentation de la Ville : la villa Gaby, l'usine d'incinération de la Cabucelle, le domaine Ventre.