Les prisonniers austro-allemands à Marseille

Après avoir expulsé les ressortissants allemands de son territoire dès la déclaration de guerre, Marseille reçoit de nombreux prisonniers, le principe étant de les éloigner des zones de combats pour décourager toute tentative d'évasion.

Dès août 1914, militaires et « otages » civils allemands arrivent à Marseille. Le rythme des convois en gare Saint-Charles s'accélère, passant de quelques centaines à plus de 4 000 fin septembre 1914. 

De passage ou internés à Marseille, leur présence provoque de nombreux incidents : huées et agressions physiques s'abattent sur les convois, à tel point que les escortes sont renforcées et les transports se font la nuit. 

Les prisonniers sont internés à la prison militaire du fort Saint-Nicolas, au Frioul, au camp de Carpiagne et parfois même en ville dans des locaux reconvertis, dans des conditions plus ou moins bonnes, malgré la propagande voulant montrer l'humanité des camps français en comparaison de la « barbarie teutonne » dont la presse se fait l’écho. 

Par ailleurs, il est important pour les autorités de montrer à la population qu'on emploie utilement les détenus ennemis : palliant partiellement la pénurie d'ouvriers, ils sont notamment utilisés pour des corvées de manutention sur le port, dans les gares et pour de grands travaux, tel le creusement du tunnel du Rove.

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