Les hôpitaux et les infirmières

Mal adapté au nombre immense des victimes et à la nature inédite des blessures générées par l'emploi de nouvelles armes, le service de santé des armées se réforme dès fin 1914 : au front comme à l’arrière, des hôpitaux sont créés pour renforcer le réseau existant en vue d’un meilleur traitement des blessés. 

A Marseille, à la quinzaine de cliniques privées et aux cinq structures préexistantes (l'Hôtel-Dieu, la Conception, Salvator, l’hospice Sainte-Marguerite et l’hôpital militaire rue de Lodi) s’ajoute une soixantaine d’hôpitaux de taille variable (d’une vingtaine de lits à plusieurs centaines), y compris des navires-hôpitaux : hôpitaux complémentaires, auxiliaires, ou bénévoles.

Le grand nombre de blessures traitées incite à l’expérimentation : des progrès spectaculaires sont faits en asepsie et antisepsie, diagnostic par radiographie et analyses en laboratoire, anesthésie et chirurgie. Marseille devient d'ailleurs un pôle majeur en chirurgie maxillo-faciale reconstructrice. L'appareillage et la rééducation des nombreux mutilés avancent de même.

Ces progrès résultent du fort engagement des personnels de santé, militaires ou civils, professionnels ou bénévoles, laïcs ou religieux : chirurgiens, médecins, pharmaciens, brancardiers et infirmiers, dont l'emblématique infirmière à la cape frappée de la Croix-Rouge. Quelques 100 000 femmes servent ainsi comme infirmières : pour certaines, c’est la possibilité de comprendre ce qu'ont vécu leurs mari, frères, etc., et l’occasion d'une première expérience professionnelle ouvrant de nouvelles perspectives d'indépendance pour l'après-guerre. 

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